Pauline parachutée en 1943, la vie d’une agent du SOE – Témoignage recueilli par Hervé Larroque

Pearl Cornioley, née Pearl Witherington, s’engagea volontairement à vingt-neuf ans dans un service secret anglais : la section française du Special operations executive (SOE), pour aller aider la résistance en France. Elle fut parachutée dans l’Indre en septembre 1943. Après un travail clandestin qui dura jusqu’au débarquement, Pauline fonda et dirigea un maquis de 1 500 hommes. Cette héroïne de l’ombre n’avait jamais accepté de raconter sa vie, par pudeur et par crainte que son témoignage soit romancé. Elle a franchi le pas en pensant aux jeunes de l’époque actuelle qui, trop souvent, désespèrent. En leur confiant ce témoignage fidèle et précis, Pearl Cornioley veut les encourager à croire en leur destin, comme elle crut au sien au moment de sauter en parachute dans la nuit.

Éditeur : Editions par exemple; Édition : 3e (2008)

« Ceci est l’histoire authentique de « Pauline », ou Pearl Witherington, qui s’engagea en 1943 dans un service secret anglais – le S.O.E. – pour venir aider la résistance en France. Après quelques mois d’entraînement intensif, elle fut parachutée pendant la nuit du 22 au 23 septembre 43. Elle mena dès lors une vie étrange. Voyageant la plupart du temps dans des trains de nuit, elle allait porter des messages dont elle connaissait rarement le sens. Elle fut ce qu’on appelle un courrier.

Ce travail, très solitaire, était évidemment dangereux. Elle eut quelques émotions fortes ! En mai 44, son chef de réseau fut pris par les Allemands : elle changea de lieu et de mode de vie. Accueillie dans l’Indre, elle organisa un petit maquis, avec Henri Cornioley, son fiancé. Ils faillirent être pris ou tués, le 11 juin… En quelques semaines, le maquis se développa. Il comptait 1500 hommes en juillet 44. Son chef, que peu connaissaient personnellement, s’appelait « Pauline ».

Pour Pauline et Henri, la guerre s’arrêta en septembre. Ils partirent en Angleterre, rendirent l’argent qui leur restait des parachutages – à la surprise de l’administration militaire ! Quelques semaines plus tard, ils se marièrent… dans la plus grande simplicité.

Pauline, avec par moments le concours d’Henri, raconte les temps forts, les divers aspects, les anecdotes surprenantes ou drôles, de sa vie pendant les 5 ans de la guerre. Elle raconte aussi sa jeunesse, pas très rose. « Je n’en veux pas du tout à la vie de m’avoir donné cette enfance difficile, confie-t-elle, car ça m’a donné la force de me battre pour le restant de ma vie ». Pas du tout aigrie, elle garde un caractère ouvert, curieux des choses et des êtres.

« Pauline », Mme Pearl Cornioley, a longtemps refusé de confier son témoignage en vue d’une publication sous la forme d’un livre. Elle craignait qu’il soit romancé, c’est à dire déformé.

Hervé Larroque, journaliste du quotidien régional La Nouvelle République à Romorantin (Loir-et-Cher), avait entendu parler d’elle depuis plusieurs années et tenté en vain de la contacter pour un article, quand il eut enfin l’occasion de la rencontrer. C’était en 1992, lors d’une exposition sur la Déportation et la Résistance, à la bibliothèque municipale de Romorantin. Pauline n’est pas quelqu’un qui se laisse aborder facilement. « Quand je me suis permis de lui adresser la parole, explique le journaliste, elle m’a regardé comme si elle avait des mitraillettes à la place des yeux. Je n’avais pas d’autre choix que de contre-attaquer : je lui ai demandé pourquoi elle n’avait pas donné suite à ma tentative de rendez-vous. On s’est expliqué, puis, très vite, on s’est bien entendu. »

Il fit un premier article dans le journal, puis un autre. Plus il écoutait Pauline, plus il trouvait son histoire passionnante : elle méritait davantage que des articles. D’où le projet de ce livre. Il ne serait pas romancé, l’ancienne grande résistante et le journaliste étaient entièrement d’accord sur ce principe.

Les enregistrements sur magnétophone et prises de notes eurent lieu à la fin 1994 et au début 1995. H. Larroque a également recueilli les témoignages reproduits en annexe : ceux de Monique Bled, Henri Diacono, Raymond Billard.

Pearl  Cornioley est décédée le dimanche 24 février 2008 vers 13h 30 à l’hôpital de Blois (Loir-et-Cher) … » – Extrait sur Présentation du livre Pauline

 

Elles avaient entre  20 ou 30 ans, elles étaient belles et elles aimaient la vie ! Envisager la privation de liberté leur était insupportable.

Elles choisirent de devenir des femmes de l’ombre !

 

femmesdu SOE1942 : Winston Churchill autorise le recrutement de femmes, plus adaptées à certaines missions délicates que lance le Special Operations Executive (SOE), une organisation secrète destinée à soutenir la résistance européenne à l’ennemi nazi. Difficile pourtant de trouver l’oiseau rare disponible… On les veut vives, intelligentes, courageuses, audacieuses, et séduisantes si possible ! C’est ainsi que les trente-neuf candidates de la section F (comme France) viennent d’horizons multiples à l’image même de leurs motivations. Leur formation sera brève, mais militaire – maniement des armes, sabotage, endurance à la torture, etc. Leur histoire pleine de rebondissements et, pour treize d’entre elles, terriblement dramatique est étrangement méconnue en France. Pour retracer leur aventure, Monika Siedentopf a eu accès aux archives, dont certaines déclassifiées depuis peu, et a recueilli les témoignages d’anciens résistants. Son récit souvent bouleversant témoigne de la bravoure de ces jeunes femmes. Mais il tourne au drame lorsque l’historienne révèle l’existence d’une taupe au sein de la section F qui, pour leur malheur, ne fut découverte que bien après la guerre…

 

Éditeur: Librairie Académique Perrin (13 février 2008)
de Monika Siendentopf  (Auteur),Olivier Wieviorka (Préface), Amélie de Maupeou (Traduction)

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